Enquête sur l’intégration de la télésurveillance des prothèses cardiaques implantables dans le droit commun : bilan à 9 mois
Réalisée par le Groupe de Rythmologie et de Stimulation cardiaque de la SFC en collaboration avec le CNCH
Synthèse
Difficultés opérationnelles et organisationnelles
L’enquête, à laquelle ont répondu 163 établissements/équipes de soins, révèle plusieurs difficultés majeures :
- Respect des obligations de suivi : Il s’agit de la principale difficulté des équipes de soins. Seulement 7,9 % des opérateurs sont en mesure de contacter les patients non transmetteurs sous 48 heures (jours ouvrés), comme l’exige la réglementation. Plus de 50 % indiquent ne pas disposer des ressources nécessaires pour contacter les non-transmetteurs quel que soit le délai.
- Facturation et ordonnances : 75 % des équipes rencontrent des difficultés dans la facturation, entraînant des retards importants ou l’incapacité de facturer pour 43 % des répondants. De plus, plus de 50 % des équipes peinent à émettre les ordonnances nécessaires à la facturation du fournisseur de la solution de télésurveillance, avec des difficultés considérées comme majeures par 25%. En particulier, le processus de facturation des patients hors-ALD apparait être une préoccupation majeure.
- Charge administrative perçue comme excessive : Environ un tiers des répondants considèrent que cette transition a considérablement alourdi leur charge de travail, notamment en ce qui concerne la facturation et l’émission des ordonnances.
- Accompagnement insuffisant : Près de 60 % des opérateurs estiment n’avoir reçu aucun ou peu d’accompagnement de leur établissement dans cette transition.
- Des difficultés d’accès aux transmetteurs ont été rencontrées: 44 % des opérateurs ont rencontré des difficultés dans l’accès aux transmetteurs et pour 9 % d’entre eux, ces difficultés persistent encore aujourd’hui.
- Actuellement, un tiers des opérateurs utilisent une plate-forme numérique de télésuivi pour agréger les données des constructeurs, et 60 % d’entre eux jugent cette aide essentielle pour la facturation et l’émission des ordonnances.
Résultats détaillés de l’enquête
Répondants
Un total de 163 établissements a répondu au questionnaire. Parmi eux :
- 62 % sont des hôpitaux publics,
- 28 % sont des établissements privés,
- 10 % sont des rythmologues/cardiologues libéraux.
Concernant la file active de patients suivis :
- 19,6 % ont une file active de plus de 2000 patients,
- 34 % suivent entre 1000 et 2000 patients,
- 46 % ont une file active inférieure à 1000 patients.


Facturation (forfait mensuel équipe de soin) et émission des ordonnances
- 75 % des répondants rencontrent des difficultés depuis le passage au droit commun, qui sont jugées comme importantes par 43% des répondants
- 10 % des répondants n’ont pas réussi à mettre en place la facturation depuis cette transition.
- Près de 60 % des répondants indiquent ne pas avoir été ou avoir été peu accompagnés par leur administration dans cette mise en place.
- Environ 2/3 des répondants ont réussi à maintenir un système de facturation sur une durée de 6 mois.
- Plus de 50 % des établissements ou praticiens rencontrent des difficultés jugées importantes pour l’émission des ordonnances.
- Environ 10 % n’ont pas encore réussi à générer les ordonnances nécessaires à la rémunération des industriels.
- 33 % des répondants font appel à un prestataire externe pour agréger les données des constructeurs. Parmi eux, 60 % jugent que ce prestaire leur fourni une aide importante pour le processus de facturation et l’émission des ordonnances.




Impact sur l’organisation et le temps médical/paramédical
- 50 % des répondants estiment que cette transition a eu des répercussions importantes sur leur organisation.
- Environ 1/3 considèrent que cette nouvelle organisation a entraîné une augmentation importante de la charge administrative (facturation, ordonnances).
- Concernant l’obligation mentionnée dans le décret de contacter les patients non transmetteurs dans un délai de 48 heures (jours ouvrés) :
- Seulement 7,9 % des répondants sont en capacité de le faire,
- Plus de 50 % indiquent ne pas disposer des ressources pour contacter systématiquement ces patients.
- 44 % des établissements/praticiens ont rencontré des difficultés lors du passage au droit commun pour la remise des transmetteurs. Pour 9 % d’entre eux, ces difficultés restent encore non résolues.





Points d’amélioration prioritaires identifiés par les répondants
- L’obligation de contacter les patients non transmetteurs, jugée trop lourde pour les équipes.
- Le processus de facturation, perçu comme une charge administrative excessive pour les équipes de soin.
