Newsletter Groupe Rythmologie – Stimulation cardiaque de la SFC
Etude ADVENT : Ablation par champ pulsé ou conventionnelle pour la fibrillation auriculaire paroxystique.
Serge Boveda Toulouse
L’un des moments rythmologiques forts de ce meeting de l’ESC à Amsterdam est incontestablement la présentation, par Vivek Reddy, des résultats de l’étude ADVENT. Il s’agit en effet de la première étude randomisée comparant l’ablation par champ pulsé (PFA), avec les techniques thermiques conventionnelles (RF et Cryo), pour l’ablation de la fibrillation atriale paroxystique.
En effet, l’ablation par champ pulsé, qui délivre des champs électriques de haute tension d’une durée de quelques microsecondes, pourrait limiter les dommages aux tissus situés en dehors du myocarde, mais son efficacité et sa sécurité d’utilisation par rapport à l’ablation thermique conventionnelle ne sont toutefois pas pour l’instant réellement connues.
Cet essai randomisé, en simple aveugle et de non-infériorité, a permis d’assigner en 1/1 des patients atteints de fibrillation auriculaire paroxystique réfractaire aux médicaments, pour une ablation par champ pulsé ou une ablation conventionnelle par radiofréquence ou par cryoballon.
Au total, 305 patients ont été assignés à l’ablation par champ pulsé et 302 à l’ablation thermique. Après 1 an, le critère principal d’efficacité a été atteint (absence d’échec de la procédure initiale, de tachyarythmie auriculaire documentée après une période de 3 mois, d’utilisation de médicaments antiarythmiques, de cardioversion ou de répétition de l’ablation) chez 204 patients (probabilité estimée, 73,3 %) ayant subi une ablation par champ pulsé et chez 194 patients (probabilité estimée, 71,3 %) ayant subi une ablation thermique (p > 0,999). Les événements d’évaluation du critère principal de sécurité (événements indésirables graves, aigus et chroniques, liés au dispositif et à la procédure) sont survenus chez 6 patients (incidence estimée, 2,1 %) ayant subi une ablation par champ pulsé et chez 4 patients (incidence estimée, 1,5 %) ayant subi une ablation thermique (p > 0,999).
Vivek Reddy a conclu sa présentation en affirmant que chez les patients atteints de fibrillation auriculaire paroxystique, l’ablation par champ pulsé était non inférieure à l’ablation thermique conventionnelle en termes d’efficacité et en ce qui concerne les événements indésirables graves liés au dispositif et à la procédure à 1 an.
Il s’agit de premières données importantes, mais nous soulignerons qu’une autre étude randomisée et européenne est actuellement en cours dans le même domaine : il s’agit de BEAT-AF qui permettra certainement d’apporter davantage de précisions sur l’efficacité de cette nouvelle technologie, en particulier dans le bras incluant des patients en fibrillation atriale persistante. Les résultats de BEAT-AF ne sont toutefois pas attendus avant 2025.