Newsletter Groupe Rythmologie – Stimulation cardiaque de la SFC
A worldwide survey on incidence, management and prognosis following oesophageal fistula formation in patients undergoing catheter ablation for atrial fibrillation therapy – The POTTER - AF study
Auteur : Philippe MAURY – Toulouse
Les fistules atrio-oesophagiennes (FAE) sont une complication très rare mais très grave des ablations chirurgicales et percutanées de fibrillation atriale. Les données sur l’incidence, la prise en charge et le pronostic des FAE sont peu abondantes. Nous avions réalisé il y a deux ans un registre français descriptif sur les tous les cas déclarés en France (33 à l’époque) et cette étude a repris ce design au niveau européen.
Il s’agit donc d’un registre international des FAE après ablation de FA par cathéter sur plus de 550000 ablations (RF 63%, cryo 36.%) réalisées dans 214 centres dans 35 pays. Dans 78 centres, 138 patients ont présenté une FAE (0.025% des RF et 0.024% des cryos, p<0.0001). Les données étaient disponibles chez 118 cas.
La durée médiane avant symptômes était 18 jours et 21 jours avant le diagnostic (soit 3 jours entre symptômes et diagnostic). Le symptôme le plus courant était la fièvre (59%). Le diagnostic était établi par scanner dans 80% des cas.
Les complications associaient AVC ou hémorragie cérébrale (23%), choc septique (58%), coma (47%), arrêt cardiaque (19%), hémorragie digestive (17%), tamponnade (11%).
Une chirurgie réparatrice a été faite chez 47%, un stenting œsophagien chez 20%, et un traitement conservateur/palliatif chez 33%.
La mortalité totale était de 66%, moindre si chirurgie (52%) ou stenting (56%) que en cas de traitement conservateur (89.5%) (p<0.001). La chirurgie était associée de manière indépendante à un meilleur pronostic.
En conclusions dans la plus grande cohorte de FAE jamais étudiée, l’incidence était de 0.025% du total des procédures (très semblable à celle que nous avions évalué en France). La RF était très largement l’énergie dominante, avec un risque beaucoup plus faible en cas de cryo. Le pronostic global est sombre surtout sans traitement curatif. Il est conclu que seule la chirurgie et le stenting œsophagien améliorent la survie (le stenting isolé ne paraissait pas protecteur dans notre série cependant).