Newsletter Groupe Rythmologie – Stimulation cardiaque de la SFC
1 year Outcomes from the MANIFEST-PF Registry
Auteur : Philippe MAURY – Toulouse
Les champs électriques pulsés (PFA) sont une nouvelle source d’énergie ablative menant à une mort cellulaire par electroporation irréversible, avec une certaine spécificité tissulaire pour les cardiomyocytes et sans les complications des effets thermiques des autres sources d’énergie.
Le registre multicentrique piloté par Vivek Reddy avait déjà donné lieu à une publication sur les résultats aigus et les complications de l’ablation par PFA, mais les résultats à un an viennent d’être rapportés.
Tous les patients traités avec le catheter Farawave (Boston) entre mars 2021 et mai 2022 dans 24 centres européens ont été inclus, soit 1568 patients (64±11 hommes 65%, FA paroxystique/persistante 65%/32%, CHA2DS2-VASc 2.2±1.6, FEVG médiane 60% et diamètre OG médian 42 mm). Les procédures étaient effectuées sous sédation profonde sans intubation dans 80%. L’isolation des veines pulmonaires a été réalisée chez 99.2% des patients, et 11% ont bénéficié de l’ablation du mur postérieur (box). La durée médiane de procédure était de 60 minutes avec 12 minutes de fluoroscopie.
Le suivi était clinique avec ou sans Holter. A un an de suivi, 78% étaient libres de toute arythmies atriale soutenue (82% si FA paroxystique % vs 71% si FA persistante, p=0.001) (74% vs 65% sans anti-arythmiques ou nouvelle procédure, p=0.001). Il n’y avait pas d’effet du volume d’ablation des centres.
En cas de récidive et de nouvelle ablation (9%), l’isolation persistante des veines pulmonaires était observée dans 72% des veines et 45% des patients conservaient une isolation complète de toutes les veines. Il y avait plus de récidive dans les centres avec moindre taux de déconnexion persistante.
Des évènements indésirables majeurs sont survenus chez 2% (essentiellement complications vasculaires, tamponnades et accidents emboliques, aucune atteinte œsophagienne ni sténose veineuse pulmonaire). On notait quelques paralysies phréniques transitoires (1 seul cas définitif) et 2 cas de spasmes coronariens.
En conclusion, le taux de succès à un an après PFA est au moins similaire aux techniques usuelles, moyennant peu de complications, une grande facilité d’exécution et une durée de procédure réduite. Il y a fort à parier que cette énergie va prendre la place de la radiofréquence et de la cryo dans les prochaines années. L’étude randomisée Beat AF en cours nous dira si le PFA est supérieur à la RF.