Newsletter Groupe Rythmologie – Stimulation cardiaque de la SFC
CEASE-AF : ablation de FA hybride comparée à ablation percutanée. D'après la présentation du Dr Nicolas Doll (Bad Rothenfelde, Allemagne)
Auteur : Olivier PIOT – Saint Denis
L’étude CEASE-AF est une étude prospective, multicentrique, randomisée avec pour but de comparer l’efficacité et la sécurité d’une ablation hybride de fibrillation atriale, associant une approche épicardique chirurgicale et une approche endocardique par cathéter, à une ablation standard de FA par isolation des veines pulmonaires par voie endocardique. Les critères d’inclusion sont une dilatation atriale et une FA persistante. Les 170 patients inclus (âge moyen 61 ans, femme 24 %, ancienneté FA en moyenne 3 ans) dans 9 centres dans 5 pays ont été randomisés en 2/1 soit dans le bras hybride (deux procédures avec une première procédure épicardique visait à isoler les veines pulmonaires, la box postérieure et à exclure l’auricule gauche puis une deuxième procédure endocardique visait ensuite à cartographier l’oreillette et à ablater les reconnections éventuelles), soit dans le bras contrôle (isolation des veines pulmonaires par voie endocardique). Le critère primaire de jugement principal, le maintien en rythme sinusal à un an, était observé chez 72 % des patients du groupe « hybride » contre 39 % dans le groupe contrôle (P<0.001). Une nouvelle procédure d’ablation a été effectuée chez 4 % des patients du groupe « hybride » contre 35 % du groupe contrôle, de même une cardioversion a été effectuée chez 12 % contre 26%, respectivement. Le taux de complications observé a été de 7,8 % dans le groupe « hybride » contre 5,8 % dans le groupe contrôle.
Cette étude ne compare pas une ablation épicardique ou combinée à l’ablation endocardique mais plutôt une stratégie avec deux procédures successives, la deuxième consistant à compléter les lésions réalisées lors de la première avec une seule procédure endocardique ce qui pose question. De plus le taux de succès de l’ablation endocardique seule est particulièrement faible à 39 % si l’on compare à des études avec un suivi du rythme pourtant plus strict comme STAR AF II (59%) ou SARA (70%) et le taux de complication assez élevé.